Conter… c’est avant tout et tout d’abord porter un récit aux oreilles de ses auditeurs.
Ce sont des histoires que l’on porte en soi et que l’on transmet dans un langage vivant (plus proche de l’énergie du langage parlé que du langage écrit, c’est une forme intermédiaire que l’on appelle « orature »), en vibration avec son public.
Les conteurs puisent leurs histoires dans le répertoire universel des contes traditionnels et des mythes, mais aussi dans les légendes, les récits de vie, les collectes de témoignage, les romans, ou la création personnelle…
La manière de conter ces histoires, ces récits constituent le travail de création artistique du conteur. Suivant sa personnalité, sa forme de langage personnel et les techniques artistiques qu’il explore, le conteur fait résonner les mots, il crée une poétique du verbe qui cherche à porter au plus loin la force de l’histoire. Il donne ainsi une forme, une couleur particulière à ses histoires qui n’appartiennent qu’à lui.
Si 10 conteurs vous racontent la même histoire, vous entendrez 10 histoires différentes.
Le conteur n’est pas un transmetteur d’information. C’est un poète en action directe.
La poésie passe à travers les mots choisis, le ton et l’intention avec laquelle ces mots sont adressés à l’auditoire, la gestuelle et l’attitude corporelle, les silences, les répétitions… Si la parole est centrale dans l’art du conte (c’est elle qui porte le récit), elle peut être accompagnée ou mise en résonnance avec d’autres médias artistiques: musique, danse, chant, vidéo, peinture, marionnettes ou objets…
L’art du conte est un art nomade et simple à la base. L’espace scénique du conteur se définit dès l’instant où il se met à raconter à un auditoire prêt à l’écouter.
Suivant les techniques artistiques accompagnant son spectacle, ou suivant la nature du récit (intimiste, dédié à un public précis…), le conteur aura des conditions plus spécifiques pour définir le lieu adapté à son spectacle. Pour cet aspect, lire notre rubrique « où écouter des conteurs ? »