Pourquoi devenir artiste conteuse et conteur ?
- Le conte est un art libre qui permet à chaque artiste de transmettre ses racines, valeurs et les interrogations qui lui tiennent à cœur. Le conte évolue avec chaque artiste…ou peut -être que l’artiste évolue avec chaque conte.
- Le conte s’adapte à tous les espaces.
- Le conte n’est pas un art passif, il suffit juste de se laisser guider.
- Le conte est un art politique car il peut tout aborder et s’adresse à tous les publics, à toutes les générations. Il transcende les différences et les genres.
- Le conte est une solution pour travailler son éloquence et sa prise de parole. Il peut être utilisé dans l’apprentissage de la langue.
- Le conte est viscéral et universel, il connecte les artistes et les publics.
Un peu d’histoire
On ne cesse de répéter que le conte est une des premières formes d’art de la scène de notre Humanité. Le conte est aussi vieux que le premier être humain qui a vu, a pensé et a raconté à un autre être humain. On trouve des traces de conte dès l’Antiquité dans nos sociétés occidentales ! L’art de raconter des histoires s’est transmis de bouche à oreille, à travers les générations et dans absolument tous les pays du monde suivant ses propres coutumes avant qu’elles soient inscrites sur papier pour ne pas être oublié.
Le conte est utilisé pour faire la morale aux petits et aux grands, pour prévenir des dangers et des bonnes mœurs autant que pour faire frissonner les cœurs et émerveiller les oreilles.
Malgré sa mise par écrit, le conte ne reste pas figé car il ne s’apprend pas par cœur. Chaque artiste met en bouche son histoire et la fait sienne, de ses mots et de sa sensibilité. Il y ainsi mille versions de chaque conte.
Le renouveau du conte
Dans les années 70 s’initie un mouvement qui va changer l’histoire du conte, traditionnellement une institution populaire et familiale, pour en faire un art de la scène à part entière. Dans un premier temps, ces premiers pionniers et pionnières agrègent autour d’elles et d’eux des artistes venus de tous horizons et traditions. Ce groupe cherche à poser les premiers jalons de réflexion autour de leur art avant qu’une deuxième vague crée les premiers festivals de conte et entame la reconnaissance de cet art auprès des institutions. Des formations se mettent place. Les artistes du conte ajoutent des musiciens et musiciennes à leurs spectacles et se définissent comme artistes professionnels, leur ouvrant droit à des soutiens financiers comme le statut d’artiste par exemple.
Aujourd’hui, le conte se transfigure : il est autant un art d’extérieur, de troubadour et de coin de feu qu’un art dénonciateur et empouvoirement. Il se dit dans les forêts et les salles de classe, les hôpitaux et les scènes nationales. Il se réécrit pour être plus féministe, aborde les thématiques les plus brutales et humaines qui soient : la mort, la maladie, la dégénérescence physique et mentale, l’immigration, le racisme. Les artistes créent également leurs propres contes en collectant des histoires dans le monde entier, en recueillant des témoignages, en parlant d’elles et d’eux. Les conteurs et conteuses racontent le passé et le présent.
Quelques noms à retenir
Henri Gougaud, Pépito Matéo, Michel Hindenoch, Catherine Zarcate, Kama Sywor Kamanda, Myriam Pellicane, Joujou Turenne, Marc Laberge, Stéphane Kneubuhler, Muriel Bloch, Jihad Darwiche
Des ressources documentaires sur le conte (non-exhaustif)
« Le murmure des contes » Henri Gougaud et Bruno de La Salle
« D’un conte l’autre » de Galina Kabakova
Podcasts sur le conte et l’analyse des contes
- « Les bons contes font-ils les bons enfants » dans l’émission « Vivons heureux avant la fin du monde »
- « Les contes : et ils éduquèrent beaucoup d’enfants » dans l’émission « Etre et savoir »