Le Voyage du Bout du Monde

Quand les filles arrivent à la rivière, elles remplissent doucement leurs calebasses et leurs bassines d’eau claire puis elles les mettent à l’abri du soleil, sous les arbres.
Elles se déshabillent et plongent dans l’eau.
Kamona est la première dans la rivière.
Dès que les autres arrivent, les jeux commencent. Les filles s’éclaboussent, elles s’amusent.

Ni Kamona, ni ses amies ne voient les yeux qui les observent depuis leur arrivée.
Ils sont sur l’autre rive. Les soldats ont entendu les filles s’approcher, ils se sont cachés.
Ils attendent…
Ils attendent le bon moment. Le moment où le gibier ne se méfie plus, le moment où le gibier oublie que le point d’eau apporte la vie mais qu’il peut cacher la mort aussi.

Le soleil est haut dans le ciel maintenant, il fait scintiller le corps des filles. L’eau dégouline de leurs cheveux, elle perle le long de leur cou, sur leurs bras, sur leurs seins, sur leurs hanches…
Les filles oublient le monde qui les entoure…

Les soldats sortent de leur cachette, ils traversent la rivière doucement …

Joué par :

« Ce matin-là, comme d’habitude, Kamona, une jeune fille du village, sort de la case où elle vit avec ses parents, elle pose une calebasse sur sa tête et se dirige vers le vieux manguier.

Les autres filles du village l’attendent déjà.

Dès que Kamona arrive, chaque fille prend sa propre calebasse et, toutes ensembles, Kamona en tête, les filles marchent en file indienne sur le chemin qui descend vers la rivière.

Quand elles arrivent, les filles remplissent doucement leurs calebasses d’eau claire, les mettent à l’abri du soleil, se déshabillent et plongent dans l’eau.

Elles ne voient pas les yeux qui les observent depuis l’autre rive… »

Le Voyage du Bout du Monde nous parle de ce que vivent encore trop de femmes et d’enfants.

Au nom de la loi du plus fort et des superstitions, des femmes sont violées et des enfants sont abandonnés.